Les grandes options de ENSEMBLE :
4 piliers
Les grandes options prises par ENSEMBLE sont en étroite relation avec les axes sur lesquels reposent les faiblesses et contraintes pour engager le pays sur la voie de la création d’emplois et de richesses.
Il s’agit de :
PREMIER PILIER
Renforcer la gouvernance et l’autorité de l’Etat par l’affirmation de la paix, de la sécurité et de l’Etat de droit
Le renforcement de l’Etat constitue la première pierre de l’édifice. Ceci suppose l’accélération et la conduite à terme de réformes majeures.
Assurer la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire national constitue la base sur laquelle on peut construire un Etat et conduire le développement du pays. Cela appelle des réformes essentielles dans les secteurs de l’armée, de la police et de la justice afin de mettre un terme définitif aux massacres, aux viols et aux violences perpétrées en RDCongo.
La consolidation de la démocratie est la seconde grande priorité avec deux défis principaux : conduire de manière satisfaisante et régulière dans le délai constitutionnel les processus électoraux qui s’annoncent, et renforcer les institutions parlementaires, nationales et provinciales qui en découlent.
La réforme de l’administration publique est une troisième priorité. Son accélération conditionne une dynamique nouvelle des services de l’Etat servant une meilleure efficacité dans la conduite des politiques publiques. Les principaux défis consistent à rendre opérationnel le nouveau projet de cadre juridique de l’Administration publique ; mettre sur pied des schémas d’organisation plus rationnels ; maîtriser les effectifs, améliorer les conditions de recrutement, redéployer les personnels en fonction des missions principales des ministères et des besoins dans les provinces ; réaliser un effort massif de formation des agents sur la base de plans de formation strictement hiérarchisés en fonction des besoins ; assurer de meilleures conditions de travail (paiement régulier des salaires, système de motivation, locaux et équipement).
L’amélioration de la gouvernance économique et de la gestion des politiques économiques conduira surtout à poursuivre les mesures de renforcement de l’administration fiscalo-douanière, à réformer la fiscalité par l’évaluation de la TVA, à réorganiser le système de comptabilité publique, à renforcer la gestion de la dette et à mettre en application le nouveau Code des marchés publics. La consolidation des fondamentaux budgétaires devrait également s’accompagner d’une évolution progressive vers un nouveau cadre budgétaire, par le passage d’une budgétisation des moyens à une budgétisation des programmes conformément à la loi sur la finance publique (LOFIP). En parallèle, les outils de planification et le système d’information statistique restructuré seront développés pour répondre aux besoins du pilotage de l’économie ainsi que du suivi du programme du gouvernement.
Enfin, la poursuite du processus de décentralisation et de développement local occupera une place majeure au sein des réformes de gouvernance. L’attention se focalisera sur la finalisation du cadre légal, la concrétisation du transfert progressif des compétences et des ressources, le développement des capacités humaines et institutionnelles des structures décentralisées et la mise en place d’outils de planification et budgétisation au niveau décentralisé.
DEUXIÈME PILIER
Accélérer la création des richesses, de l’emploi et diversifier l’économie.
Cette seconde priorité de ce programme part du principe que la croissance économique constitue le levier essentiel pour améliorer les conditions de vie des populations congolaises. Toutes les politiques sectorielles doivent donc tendre vers l’objectif d’une croissance accélérée tout en s’efforçant de renforcer la dimension pro-pauvre des interventions publiques, notamment en mettant la création d’emplois au cœur de ces dernières.
Il convient d’abord d’assurer la stabilité des principales variables macroéconomiques, en particulier l’inflation et le taux de change, tout en augmentant les recettes publiques afin de dégager les financements nécessaires au développement des investissements publics de soutien aux secteurs de croissance.
Ensuite il sera question de promouvoir la participation du secteur privé dans l’économie, par l’amélioration du cadre juridique et administratif des affaires, le développement du système financier afin de l’orienter vers un meilleur soutien aux opérateurs économiques, et la réforme des entreprises publiques en favorisant le partenariat public-privé en vue d’améliorer les performances de ces dernières.
De même, il s’agira également d’accélérer la mise en place des infrastructures de soutien à la production, notamment énergétiques (extension des capacités de production et de distribution) et de transport (ouverture de pistes rurales, développement des axes routiers les plus intégrateurs) tandis que les opérateurs de ces secteurs (SNEL, OR, SNCC,…) devront faire l’objet de nouvelles réformes.
Aussi, un effort sera porté sur le développement des secteurs porteurs de croissance, notamment l’agriculture et les mines qui présentent un potentiel colossal en termes d’augmentation de production, mais aussi de l’amélioration des conditions de vie des populations. A côté de l’agriculture et des mines, la diversification de l’économie s’appuiera sur des secteurs tels que les forêts, les hydrocarbures, les télécommunications, l’industrie, le tourisme et le commerce. Les études seront menées et devraient aider à mieux cibler les créneaux les plus porteurs en termes d’effets durables sur la croissance et l’emploi au niveau national et provincial.
Enfin, la promotion de l’emploi, particulièrement chez les jeunes doit constituer une priorité transversale pour l’ensemble de notre programme et de la gouvernance. Il s’agira ici de traduire la politique nationale de l’emploi et de la formation professionnelle en programmes d’action ciblés et opérationnels. L’effort devra s’engager sur deux fronts complémentaires. Le premier concerne l’amélioration du cadre institutionnel et règlementaire ainsi que la mise en place d’un système d’information fiable sur l’emploi (et la formation professionnelle). Le second renvoie à l’identification de programmes et mesures spécifiques permettant de maximiser la création d’emplois.
TROISIÈME PILIER
Améliorer l’accès aux services sociaux de base et renforcer le capital humain.
L’enjeu du développement repose ici sur les politiques aptes à renforcer le capital humain du pays, lui-même garantie de son développement à long terme.
La priorité sera le renforcement du capital humain par la poursuite de la reconstruction des systèmes éducatifs et sanitaires. Au-delà d’une réponse quantitative globale, les deux secteurs devront allier trois exigences complémentaires : une accessibilité équilibrée aux services entre les provinces, la qualité des services et une bonne gouvernance sectorielle. ENSEMBLE continuera par ailleurs à promouvoir la protection sociale des populations les plus défavorisées en étendant la proportion de personnes vulnérables bénéficiaires de soutiens financiers ou non financiers, en mobilisant les communautés dans la lutte contre l’exclusion et en assurant un meilleur suivi du secteur. Des ressources devront également être mobilisées en vue d’appuyer des actions de promotion des sports, de la culture et des arts.
L’amélioration du cadre de vie des populations, notamment leur accès à l’eau potable et à l’assainissement. Pour l’eau comme pour l’assainissement, la première priorité consiste à revoir le cadre institutionnel et règlementaire du secteur, conduisant notamment à la réforme du secteur. En même temps que l’assainissement du secteur, les infrastructures de production et de distribution seront progressivement étendues au moyen d’investissements ciblés tandis que sera renforcée l’implication des communautés, rurales surtout, dans la gestion et la prise en charge des équipements collectifs. La relance du secteur logement, ciblée sur les principaux centres urbains, sera aussi à l’ordre du jour avec le développement de partenariats public-privé sur des opérations de logement social.
Enfin, la réduction des inégalités liées au genre sera la cible par l’accès des femmes aux services essentiels, l’accroissement de leurs opportunités économiques et l’amélioration de leur représentation politique et de leur statut juridique. Un autre défi important est celui de la protection des femmes contre toute forme de violence, en particulier les violences sexuelles.
QUATRIÈME PILIER
Protéger l’environnement et lutter contre les changements climatiques.
L’objectif ici pour ENSEMBLE, vise à valoriser le capital naturel unique de la RDC. En effet le développement socioéconomique du pays et notamment celui des plus pauvres, repose en grande partie sur l’exploitation des ressources naturelles, menacées par ce même développement et par les changements climatiques. Il est donc indispensable d’orienter le développement national vers une gestion durable de ses ressources naturelles et vers la conservation de l’environnement. La mise en œuvre de cette priorité bénéficiera des mécanismes internationaux de financement de la lutte contre le changement climatique, notamment les crédits carbones et le REDD+. Il s’agira en premier lieu de la préparation du pays pour profiter des dispositifs internationaux (renforcement de capacités de programmation, exécution et suivi), la finalisation du cadre légal en matière d’environnement, et la mise en place de mesures visant la conservation des forêts, notamment dans les secteurs de l’exploitation forestière et agricole et dans le secteur énergétique.
La RDC dispose des atouts majeurs pour concrétiser ces options mais paradoxalement se trouvent buter à un problème de gouvernance.